La contre-expertise du rapport Attali
Le 24 janvier dernier, Benoit Hamon, député PS européen, et Noël Mamère, député Vert, ont présenté une contre-expertise du rapport Attali proposée par le think tank indépendant La Forge.
La Forge estime "qu'en 250 pages et plus de 300 propositions, le rapport Attali énumère sans hiérarchie véritable, souvent des poncifs, quelquefois des solides préjugés idéologiques, mais parfois aussi des mesures utiles".
Ce rapport où selon son architecte principal « tout se tient », décrit-il la seule politique efficace possible ou une option parmi plusieurs ? Le rapport Attali doit être lu pour ce qu’il est : un rapport politique, un parti pris évident en faveur des recettes libérales classiques. Cela le rend-il moins sérieux ? À l’évidence non. Cela le rend-il moins légitime ? À l’évidence oui.
Des experts réunis par la Forge font à partir des mêmes chiffes, des constats différents. Ils en déduisent d’autres politiques. Ainsi, le document de La Forge se pose en contre-point aux 316 propositions sur la "libéralisation de la croissance" de Jacques Attali, ancien sherpa de François Mitterrand.
Le gouvernement Fillon tente, lui-même à cinq semaines des élections municipales, de désamorcer le contenu de ce rapport sous la pression de ses élus. Vendredi 1 février dernier le séminaire gouvernemental consacré aux suites à donner aux propositions du rapport, débouche sur de la "concertation" et une "association étroite des parlementaires". Le quotidien Libération estime que c'est "une mise sous le boisseau" du rapport.