Pas de trêve estivale pour les Sans-papiers

Le gouvernement de François Fillon est déterminé à tenir ses objectifs de reconduite à la frontière, comme l'a confirmé récemment le ministre de l'immigration, de l'intégration, et de l'identité nationale. Dans un communiqué, le Réseau éducation sans frontière (RESF) estime que les services de police sont soumis à des quotas (125.000 interpellations exigées en 2007 et 25.000 expulsions). Libération a publié samedi une circulaire diffusée par la Préfecture de la région Ile-de-France demandant à la police de "traiter prioritairement" les dossiers des étrangers en situation irrégulière. Ce document recommande aux forces de l'ordre de solliciter régulièrement les parquets afin d'obtenir "la coercition" en cas de "non-défèrement" des personnes convoquées.

La conséquence : pas de trêve estivale pour les sans-papiers.

Le 9ème collectif des sans-papiers de Paris alerte dans un communiqué de la situation d'une soixantaine de grevistes de la faim depuis 65 jours à Lille, qui demandent leur régularisation. Une soixantaine de personnes du collectif ont engagé un jeûne solidarité et appellent les citoyens à se joindre au mouvement. L'idéal pour les associations de soutien serait que les grévistes de Lille acceptent qu'on reprenne à leur place leur grève de la faim, de façon tournante, plutôt qu'ils continuent à mettre leur vie en danger.

Ce climat de chasse au clandestin et de panique a provoqué un drame à Amiens avec la chute du 4ème étage d'un enfant de 12 ans, grièvement blessé, lors d'une tentative d'interpellation de sa famille.

La lutte des associations et des familles ne peut être traité de manière administrative. Les personnes concernées sont venues chercher un mieux vivre en France, pensant au pays de la tolérance et des droits de l'homme. Le soutien citoyen s'impose.