La stigmatisation des immigrés

L'Assemblée nationale se penche jusqu'à jeudi sur le quatrième projet de loi relatif à l'immigration depuis 2003. Le gouvernement actuel, comme les gouvernements de droite précédents, tente par tous les moyens de réguler les flux migratoires. Il assure qu’il sera “ferme” mais “protecteur” et qu'il signe la fin du "laxisme". Une rhétorique déjà utilisée sous les précédentes législatures, qui place l'étranger et l'immigré en suspect et bouc-émissaire.

Thierry Mariani, député de l'UMP du Vaucluse, qui avait déjà été le rapporteur du projet de loi Sarkozy en 2006 durcissant déjà les modalités du regroupement familial, revient à la charge en déposant un amendement qui introduit l'examen génétique pour les candidats à ce regroupement familial.

L'amendement suscite la colère des organisations des droits, ce qui n'est pas étonnant, la mobilisation du collectif "Sauvons la recherche" qui lance une pétition sur son site, et même de la grogne parmi des parlementaires de la majorité, comme Etienne Pinte, ce qui est plus rare.

La mesure remet en cause la législation actuelle, en matière de prélèvements génétiques. L'article 16 du code civil expose que l'analyse génétique ADN ne peut être menée qu'à des fins médicales ou sur "saisine judiciaire lorsqu'il s'agit d'établir une filiation dans un contexte grave". Claude Huriet, président de l'Institut Curie, sort de sa réserve, pour exposer comment cet amendement "balaye les considérations éthiques". Il dénonce, dans une interview au journal Libération, et argumente pourquoi cet amendement a des graves implications. A lire !