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Le Blog de Mauricio Espinosa-Barry
12 janvier 2008

Porter un prénom arabe ou musulman est-il discriminant dans l'enseignement supérieur ?

carteNordORESLes bacheliers portant un prénom "arabe ou musulman" ont-ils les mêmes chances d'accéder aux mêmes filières que les autres. C'est la question à laquelle apporte un éclairage une enquête réalisée par l'Observatoire régional des études supérieures (ORES) dans le Nord-Pas-de-Calais.


"Porter un prénom d'origine arabe ou musulmane a bien des effets discriminants sur l'orientation et la poursuite d'études dans l'enseignement supérieur", affirme l'Observatoire du pôle universitaire Lille-Nord-Pas-de-Calais. Cependant, ces effets sont amplifiés par d'autres caractéristiques: la série du bac, la précocité au bac, l'origine sociale et le sexe.


L'enquête de l'ORES porte sur 27 000 bacheliers 2004, de nationalité française, inscrits pour la première fois dans l'enseignement supérieur dans le Nord-Pas-de-Calais en 2004-2005. Parmi eux, près de 2 000 élèves portent un prénom d'origine arabe ou musulmane.

L'ORES étudie le lien entre le prénom des étudiants et la série de bac obtenue avant leur entrée dans l'enseignement supérieur. Les étudiants français porteurs d'un prénom arabe ou musulman sont plus souvent titulaires des séries de bac "les moins valorisées". Alors que près de 65% des étudiants portant un autre prénom ont décroché un bac général, seuls 43% de ceux ayant un prénom d'origine arabe ou musulmane sont dans ce cas.

L'ORES rappelle que "c'est le type de bac qui conditionne de manière prédominante l'orientation dans l'enseignement supérieur".

Les élèves portant un prénom arabe ou musulman s'orientent plus souvent vers les filières universitaires générales (notamment le secteur "droit, économie, gestion et AES") ou dans le domaine de la santé que dans les filières sélectives.
Si le seul fait de porter un prénom arabe ou musulman n'a guère d'influence sur l'inscription en IUT ou en classe préparatoire, cela réduit de deux tiers les chances d'intégrer un BTS. La filière STS accueille en effet 21,4% des étudiants ayant un prénom arabe ou musulman contre 26,5% des bacheliers portant un autre prénom.

Le gouvernement au lieu de déployer des énergies pour atteindre le chiffre de 25 000 reconduites à la frontière par an devrait s'attaquer au fléau de la discrimination raciale, en particulier dans l'accès à l'emploi et le logement, qui ronge notre pacte républicain. Et, il ne suffit pas de nommer ministre des personnalités issues de l'immigration pour dire qu'on agit. Les responsables politiques, de gauche comme de droite, doivent prendre la mesure de l'enjeu de l'égalité de traitement dans notre pays. 

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