Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Mauricio Espinosa-Barry
9 janvier 2008

Le président communique, la précarité augmente

Le Président de la République a disserté, mardi 8 janvier matin, devant la presse sur sa politique de civilisation. Alors qu'on l'attendait sur le pouvoir d'achat, Nicolas Sarkozy a préféré disserter sur sa nouvelle trouvaille de communication. Nous avons assisté à un exercice de communication qui n'apporte strictement aucune réponse aux problèmes quotidiens des français.

Lors de sa conférence de presse, Nicolas Sarkozy a même proposé d'oublier un peu le PIB, mesure des performances des pays, et d'inventer de nouveaux indicateurs, comme le pointe un intéressant article de Rue89.com. Le président de la République juge le PIB « trop quantitatif, trop comptable », et estime qu'il dissuade les sociétés de changer leurs comportements, leurs façons de penser ou de produire: « Si nous voulons favoriser un autre type de croissance, il faut changer notre instrument de mesure de la croissance. » Il compte réunir des experts de haut niveau pour « réfléchir aux limites de notre comptabilité nationale et du PNB ».

Il est vrai que les chiffres de la croissance et du chômage et leur méthode de calcul peuvent faire toujours l’objet de critiques.

statistiquesCependant, Nicolas Sarkozy aurait plutôt pu s’inquiéter de l’écart croissant entre la courbe des allocataires du RMI en hausse et du nombre d’inscrits de chômeurs de longue durée à l’ANPE à la baisse. Le sérieux magazine Challenges (n°101 du 22 novembre 2007) a consacré une page au phénomène. Ainsi, alors que l’INSEE a annoncé le nouveau calcul du taux de chômage, Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives, a dénoncé le comptage du nombre de demandeurs d’emploi. Seuls 50% des bénéficiaires du RMI figuraient sur les listings de l’ANPE, a-t-il révélé à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, « parce qu’on leur demande de ne pas s’y inscrire pour ne pas alourdir les statistiques ». Ainsi, en 2007 le RMI ne perd que 6,5 % de ses allocataires, un rythme cinq fois moins rapide que la baisse du chômage de longue durée.

La réalité, derrière l’habillage, Nicolas Sarkozy nous prépare une politique de rigueur après les municipales pour payer la facture du paquet fiscal, avec, entres autres, la mise en oeuvre de la TVA sociale.

Publicité
Commentaires
Publicité