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Le Blog de Mauricio Espinosa-Barry
16 avril 2008

Mélenchon polémique sur le Tibet

Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l'Essonne, a lancé une polémique à propos du Tibet. Il a affirmé à l'antenne de Europe1 le mercredi 9 avril dernier son antipathie pour le Dalaï Lama. Un propos qu'il avait déjà tenu vendredi 4 avril dernier sur France-Info.

ParlonsNet n°7 J.L. Mélenchon Tibet
Vidéo envoyée par FranceInfo

Jean-Luc Mélenchon a lancé son premier "coup de gueule" lundi 31 mars dernier dans son blog. Depuis, la polémique va bon train dans les forums des sections socialistes. Le personnage a certes l'habitude de la provocation et les socialistes sont habitués au relief du verbe du personnage, mais là il ne va pas de main morte. Il laisse pantois beaucoup de militants et interroge les défenseurs des droits de l'homme.

Qu'a t-il dit?

06875721_150MAXx150MAXJean-Luc Mélenchon dénonce sur Europe1 "un racisme anti-chinois" dans le traitement des évènements au Tibet.  Il ajoute : "Dans quel pays au monde y a-t-il des endroits où il y a des émeutes urbaines qui ne soient réprimées?". Il conforte son propos par : "Que les Chinois aient la main lourde, ça certainement" mais "ils ne sont pas les seuls à avoir la main lourde".

Il est étonnant et gênant qu'un responsable socialiste puisse minimiser la repression au Tibet.

Il s'est de plus exclamé: "Les indignations à géométrie variable, j'en ai par-dessus la tête". Certes ! Dans ce cas, la condamnation de la repression et l'atteinte à la liberté d'expression et aux droits de l'homme ne peut pas faire l'objet de propos aussi ambigus que ceux tenus. Les droits de l'homme ne peuvent pas faire l'objet d'une telle légèreté.

Il est vrai que la Chine n'est pas le seul Etat à ne pas être exemplaire en matière des droits de l'homme. Cependant, l'événement des Jeux olympiques est l'occasion pour dénoncer des situations, comme le fait Amnesty international, qui ne peut pas être accusé de partialité, en lançant ce 30 avril une action pour la libération des syndicalistes chinois ou Human rights watch par l'interpellation des responsables politiques.

Aux yeux de Jean-Luc Melenchon, le Dalaï lama veut mettre en place une "théocratie" au Tibet. "Vous le trouvez sympathique parce que vous avez lu Tintin au Tibet", a-t-il lancé à son interlocuteur, Jean-Pierre Elkabbach. Il a continué: "Théocratie signifie le pouvoir des prêtres, je ne suis pas d'accord avec le pouvoir des prêtres au Tibet, que ce soit clair". Il a également affirmé que les "partisans du Dalaï lama" avaient "droit de vie et de mort sur les serfs" avant que la Chine n'intervienne au Tibet dans les années 50.

Il est vrai que la société tibétaine dans les années 50 était proche du régime seigneurial (non démocratique et exploitatrice). Cependant, présenter les faits ainsi conforte l'idée, véhiculée par le pouvoir chinois, que le Tibet a été libéré. Par ailleurs, l'actuel Dalaï Lama ne peut pas faire l'objet d'accusations et d'un procès d'intention sans fondement sur le régime qu'il voudrait instaurer au Tibet.

Enfin, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé que le Tibet était "chinois depuis le quatorzième siècle", et que "parler d'invasion en 1959" (date de la répression chinoise d'un important soulèvement des moines tibétains) était "aberrant". Il y fait même un parrallèle avec la révolte vendéenne de 1793: "Dit-on que la France a "envahi" la Vendée quand les armées de notre République y sont entrées contre les insurgés royalistes du cru?".

Là encore, les propos tenus sont faciles et provocateurs. La question n'est pas de savoir si le Tibet est Chinois ou pas ou depuis quand. D'ailleurs, le Dalaï Lama ne demande pas l'indépendance du Tibet mais une autonomie et une liberté d'expression religieuse. Le coeur du débat est là, sur la dénonciation de la représsion au Tibet comme ailleurs en Chine.

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