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Le Blog de Mauricio Espinosa-Barry
30 mai 2008

François Hollande veut rester disponible

hollande_insideFrançois Hollande ne sera plus, en novembre, le premier secrétaire du Parti Socialiste. Pourtant, il expose les dix questions auxquelles le prochain congrès de Reims devrait répondre, histoire d'indiquer que d'ici là comme après, il faudra compter avec lui.

Cette semaine, François Hollande est monté à l'offensive pour ne pas laisser le champ libre à Ségolène Royal et à Bertrand Delanoë, qui bataillent pour prendre les rênes du parti les yeux rivés -comme lui- sur 2012. Mardi 28 mai, il a d'abord fait état, sur son blog, de « l'exaspération » de la base à l'égard du bras de fer, sur le qualificatif « libéral », entre le maire de Paris et la finaliste de la dernière présidentielle. Puis, mercredi sur France Inter, il a appelé les socialistes à délaisser les querelles de « mots » pour s'atteler aux « maux » de la France. Enfin, hier, il a publié une longue tribune dans « Le Monde », plaidant pour que la gauche engage une « offensive idéologique » qui permettrait de reconquérir les couches « populaires et moyennes ».

Dans ce texte aux allures de mise au point, Hollande tente de rétablir l'ordre en passant en revue les dix « questions » sur lesquelles le congrès devrait selon lui se pencher. Cela va de la lutte contre les délocalisations au vieillissement de la population, en passant par l'immigration, les questions européennes ou les alliances. Lui-même n'y répond encore que de manière très générale, insistant surtout sur « l'intervention de l'Etat », « l'effort partagé », la cohésion sociale » pour marquer la différence de valeurs avec la droite. Hollande cherche là un dénominateur commun susceptible de satisfaire tous ceux qui s'inquiètent ou ne se reconnaissent pas dans le duel Royal-Delanoë. « Le PS est plus uni sur l'essentiel qu'il ne le laisse paraître », relève François Hollande, appelant de ses voeux - sans en délimiter les contours - « une majorité regroupant, autour d'un contrat, ceux qui pensent tout simplement la même chose ». En clair, Hollande cherche à fédérer autour de lui et prépare lui aussi 2012. Ce qui devrait nous laisser penser qu'il présentera sa propre motion pour le prochain congrès.

Ainsi, ne doutons pas que cette montée en puissance a été minutieusement préparée. Soucieux d'éviter une bataille prématurée entre présidentiables, François Hollande sait que celui qui portera les couleurs du PS en 2012 - et il espère bien être celui-là - ne sera « en situation de vaincre » que si le parti a à sa tête un leader disposant de « l'autorité », de « la légitimité » et de « la majorité ». Il sait aussi que laisser un parti en état de guerre ouverte après dix ans à sa tête ne serait pas bon pour sa propre image, alors qu'il est déjà accusé -non sans raison- de ne pas avoir su rénover le PS. La manière de procéder pour mettre à jour la déclaration des principes et la modification des statuts sans associer les militants est très parlante. Hollande sur la rénovation n'a pas pris la dimension de l'enjeu -et je le regrette- et a échoué sur toute la ligne.

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Commentaires
F
OK, chiche ! Qu'il fasse sa motion ! Il ira droit dans le mur... S'il a un tant soit peu de sens politique, il évitera soigneusement de compter ses partisans...
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